BRUXELLES «Voilà ce que c'est que d'avoir un escalier bien ciré...» Patrick Bruel boitille. Il a le dos en compote depuis une mauvaise chute, chez lui, à la maison, voici quelques jours. «J'allais sortir pour déjeuner et j'ai dégringolé.» Résultat, une fois sa ceinture de soutien fermement attachée, il s'assied dans son fauteuil droit comme un i et n'en bouge plus. C'est un crève-coeur de le voir comme ça, lui qui d'ordinaire a plutôt la bougeotte. Il est tellement mal en point qu'il a décidé de rentrer à Paris dans la soirée, manquant du même coup le vernissage de l'exposition de l'un de ses plus vieux potes, Philippe Benichou, avec lequel il a fait, à New York, les 400 coups. Gosses en cavale, une chanson de son dernier album, Ma vie devant, les met d'ailleurs en scène, tous les deux, dans la Grosse Pomme, au début des années 80. «Sa peinture commence à faire un carton un peu partout. L'autre jour, on était en train de boucler le DVD, je n'avais pas eu de ses nouvelles depuis très longtemps et le voilà qui m'appelle pour me dire qu'il est à Paris. J'ai sauté dans la voiture et suis allé le rejoindre gare de Lyon pour lui faire écouter cette chanson. J'ai sa réaction en direct sur le DVD, c'est phénoménal...»
Et voilà: il lui suffit d'évoquer son travail pour qu'il oublie la douleur. Volubile, il l'est aussi quand il évoque sa nouvelle vie. Marié et père de deux petits garçons - deux ans et demi et cinq mois -, le Bruel nouveau a tout à voir avec l'ancien. Mais il y a comme quelque chose de plus. «L'amour», dit-il. «On a beau aimer sa compagne, sa mère, son frère, son cousin, on ne découvre ce qu'est véritablement l'amour que quand on a un enfant. Les autres vous le disent, mais vous comprenez vraiment ce que c'est le jour où ça vous arrive.»
Cet amour-là est en filigrane de tout son nouvel album (qui sortira chez nous le 20 mars et sur lequel nous reviendrons longuement) et en particulier de J'm'attendais pas à toi, le single qui fait déjà les beaux jours des radios. «À partir du moment où c'est moi qui décide de parler de ma vie privée, ça va», sourit-il. «Mais quand ce sont les autres qui décident, ça va moins bien. On peut même dire que ça ne va plus. Prenons l'exemple de mon mariage. J'avais décidé de donner des photos, j'avais un accord avec Elle pour un reportage sublime. Les autres supports m'ont emmerdé quand même, j'ai quand même eu des paparazzi à la sortie de la cérémonie et je ne trouve pas ça très élégant. Dans mes chansons, je sais ce que je donne et ce que je ne donne pas. Je sais ce que je montre et ce que je ne montre pas. J'ai ce droit-là, non? Je ne peux pas occulter ce qu'est ma vie aujourd'hui, ce serait absurde.»
Sa double paternité lui a donné des ailes. Même s'il chante que son stylo lui fait la gueule, même si écrire sur le bonheur est moins facile qu'il n'y paraît, certains titres doivent leur existence à la sérénité acquise au fil des ans. Comme Raconte-moi, où il évoque sa maman. «Il y a longtemps, j'avais commencé une chanson pour ma mère, mais elle ne me plaisait pas. Aujourd'hui, je crois que j'ai trouvé les mots.» À l'affiche la semaine prochaine du nouveau film de Claude Chabrol, L'ivresse du pouvoir, Bruel l'acteur est également au casting du prochain long métrage d'Elie Chouraqui, Ô Jérusalem, dont il attend avec impatience de connaître la date de sortie. «Le film est fini, mixé. Peut-être veut-il le présenter à Cannes? À moins qu'il ne pense à une projection simultanée à New York et à Jérusalem...»
Et puis, il y aura, dès le 20 mars aussi, la nouvelle saison de poker, sur Canal+, dont ce grand joueur qu'est Bruel assure les commentaires. «Ça m'amuse énormément», avoue-t-il. «C'est un domaine que je maîtrise bien. Au début, Canal n'était pas plus convaincu que ça, mais on a fait un tel triomphe qu'on remet ça. Le poker c'est formidable, j'essaie de faire le plus de tournois possible, mais ça prend beaucoup de temps. C'est beaucoup de livres qu'on ne lit pas, de films qu'on ne voit pas... Et puis, moi, j'ai des enfants. Donc, je joue quand j'ai de la place!»
Source: La Dernière Heure 2006 (Isabelle Monnart) (article du 18/02/2006)
Je me doutais qu'il était atrrivé quelque chose à Patrick:: on ne le voit pas sur les photos de la présentation du film à Berlin (le 16) alors qu'il devait s'y rendre avec toute l'équipe du film ! Pauvre Patrick: souhaitons lui bon rétablissement ! Et espérons qu'il pourra néanmoins participer aux Enfoirés à Lyon, du 22 au 27 févrrier...
En plus, on apprend dans cet article qu'il va sortir un dvd (surement en même temps que l'album): rdv le 20 mars !!!